À l'automne de sa vie, Tristano fait venir à son chevet un écrivain qui semble s'être inspiré autrefois de lui pour un roman. Celui qui a combattu, dans sa jeunesse, pour la liberté de son pays entreprend de recomposer son passé et brosse, ce faisant, la fresque bigarrée de soixante ans d'histoire italienne. Affaibli par la gangrène et les céphalées, par les insomnies et les accès de mauvaise humeur, il entend témoigner. Le pacte proposé par Tristano est simple : il raconte à l'écrivain ce que ce dernier veut entendre, l'autre écrit. D'un côté des paroles vivantes, « des sons faits d'air », de l'autre l'écriture qui fixe le temps ressuscité.